jeudi 24 janvier 2008

Madagascar-Géographie et climat



Géographie

L'île de Madagascar, la 4e plus grande île du monde, se situe dans l'océan Indien, à 400 km à l'est des côtes africaines, au niveau de la Tanzanie et du Mozambique. Elle a une superficie de 587 000 km², soit la France, la Belgique et le Luxembourg réunis. Pour comprendre la géographie et le climat du pays, il faut le couper en trois morceaux dans le sens de la longueur : du nord au sud, les Hautes Terres, qui tombent brutalement en falaise sur une mince bande de plaine côtière ; la côte est ; et de l'autre côté, elle descend plus doucement vers les vastes plaines de la côte ouest bordant le canal du Mozambique.

Climat

On distingue officiellement deux saisons climatiques : la saison sèche (incluant l'hiver austral), d'avril à octobre, et la saison des pluies, de novembre à mars. La saison idéale pour tout voir partout en même temps est la période entre septembre et octobre.

- Les Hautes Terres (région de Tananarive) : la saison sèche dure d'avril à octobre, avec une période d'hiver austral de juin à août. Les pluies sont fortes mais courtes, de mi-novembre à mars seulement.
- La côte ouest : c'est la côte la plus sèche et la plus ensoleillée de Madagascar.
- La côte est : il y pleut presque toute l’année, surtout de décembre à mars, saison des pluies officielle. Les mois de septembre, octobre et novembre, sont les plus secs.
- La saison cyclonique : officiellement de mi-décembre à mi-avril, mais surtout de janvier à mars. Dans le meilleur des cas, il pleut beaucoup, même si cela ne veut pas dire partout ni tout le temps...


Faune

Détachée du continent primitif africain il y a plusieurs dizaines de millions d'années, l'île possède une grande diversifié en matière de faune et de flore qu'on ne retrouve, pour la grande majorité des espèces, nulle part ailleurs : il y a 80 à 90 % d'endémisme. La nature malgache a fait connaître l’île comme un fabuleux laboratoire d'étude des mécanismes évolutifs.

Habitants des forêts, des lacs et de la brousse

Les caméléons sont les autres princes de l'endémisme malgache. Avec au moins une soixantaine d'espèces, soit plus de la moitié des espèces du globe, il en existe de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Chez les reptiles, il faut signaler les vénérables tortues radiées (ou radiata), et la tortue la plus rare du globe, l'angonoka ou tortue à soc, avec son éperon de combat sous la tête. Les crocodiles (ou voay) sont représentés par une unique espèce, celle du Nil ; mais largement chassé, le croco se fait de plus en plus discret. Du côté des serpents, en principe censés être tous inoffensifs (même le fameux do, une sorte de « petit » boa), les versions se contredisent ; demandez conseil à votre guide.
Du côté des petits mammifères, les tenrecs, insectivores très primitifs ressemblant à nos hérissons, le fosa est une sorte de petit puma qui est surtout visible la nuit, et enfin les rats sauteurs géants.
Plein d'insectes et de papillons dans une gamme infinie de tailles, de formes et de couleurs.
Du côté des oiseaux, Madagascar compte les coua, très répandus (huppé, coureur...), les vanga, les rarissimes mésites et gobe-mouches du paradis, ou le commun fody.
Enfin, à moins de rechercher la difficulté, on n'a pas vraiment grand-chose à craindre de cet environnement. Des exceptions, cela dit, à l'attention des campeurs : quelques bébêtes dangereuses et sournoises comme les scorpions et les mygales, et quelques scolopendres. Gare !

Habitants des mers

La seule grande prudence qui s'impose à Madagascar concerne les méduses et surtout les différentes espèces de requins, sur la côte est de l'île particulièrement. Ils sont suffisamment dangereux pour dissuader de s'y baigner ! La côte ouest bénéficie heureusement de récifs coralliens, qui forment des lagons protecteurs et riches de poissons, crustacés et tortues de mer en quantité impressionnante ! N'oublions pas les centaines de baleines à bosse qui, remontant du Sud, viennent frayer au large des côtes malgaches entre juillet et octobre et se fixent dans le chenal de l'île Sainte-Marie. Enfin, le cœlacanthe, le plus vieux poisson du monde, fraye encore dans les eaux malgaches. Agé de 360 millions d'années, il reste un mystère pour la science.

Lémuriens

On appelle parfois Madagascar « la Lémurie », car la « grande île » abrite 90% des lémuriens existant dans le monde. Pour les différencier, le plus simple est de séparer les lémuriens en deux groupes : les diurnes et les nocturnes, à quelques exceptions près. Les diurnes sont composés des lémurs proprement dits, appelés maki en malgache, et du groupe des propithèques et indris, issus d'une même famille génétique. Quant aux nocturnes, ils se composent de chirogales, d'hapalémurs et de lepilemurs, le aye-aye formant un genre encore à part.
Arboricoles, c'est-à-dire vivant dans les arbres, ils sont omnivores mais le plus souvent végétariens. Ils se nourrissent de feuilles, de fleurs, d'écorce ou de fruits, parfois d'insectes et de larves, et vivent en solitaire ou en bande. Leurs cris sont souvent caractéristiques.

Flore

Comme Madagascar connaît presque tous les climats, imaginez la variété de la flore... 90 % d'endémisme, encore plus que la faune.

- La forêt tropicale de la côte est : par portions de Fort-Dauphin à Masoala. 85 % de la forêt primaire aurait disparu et une forêt secondaire est en partie apparue, produisant notamment le roi des arbres malgaches, le ravinala, ou « arbre du voyageur » et les palmier de toutes sortes (raphia, palmier trièdre…). On trouve aussi bambous, bananiers, fougères arborescentes…Les bois précieux aussi, malheureusement surexploités, font aussi la célébrité de la forêt : le palissandre, l'ébène, le bois de rose et l'acajou...

- La végétation aride de l'Ouest et du Sud : il y a plusieurs types de végétation aride, la forêt sèche et la savane, dans l'Ouest, et le bush ou fourré épineux du Sud. Il existe sept variétés de baobabs qui font littéralement autorité dans les paysages de l'Ouest, près de Morondava. A ne pas confondre avec les pachypodium, ou « pieds d'éléphant » qui prennent la forme d’arbres-bouteilles ou restent nains comme dans le massif de l’Isalo. Dans le Grand Sud, le bush, ou fourré épineux, est un milieu unique qui ne reçoit que 500 mm d'eau par an. C’est un paysage de plantes épineuses, comme les didiéréacées, apparentées aux cactus, les euphorbes ou les figuiers de Barbarie, qui offrent un fruit rafraîchissant au voyageur. On trouve aussi l'aloès, la pervenche de Madagascar et enfin, le sisal, agave d'origine mexicaine.
- Érosion sur les Hautes Terres : le retrait de la forêt d'origine a profité essentiellement au mimosa, au pin et à l'eucalyptus. Mais l'érosion a fait le reste et a provoqué de gigantesques effondrements du sol. C’est le règne des lavaka et de la montagne pelée.
- Végétation sur les côtes : on trouve quantité de mangroves, de pandanus (ou vacoas), de viha ou « oreilles d'éléphant », de jacinthe d'eau, de népenthès...
- Orchidées, fleurs et essences : il y a plus de 1 000 espèces d'orchidées à Madagascar, soit plus que sur tout le continent africain ! La plus odorante de toutes est la vanille, sur la côte du même nom. L'essence des fleurs d'ylang-ylang exploitée à Nosy Be est achetée par les plus grands parfumeurs français. Et puis, en saison humide, jacarandas mauves et frangipaniers aux fleurs blanches illuminent Tananarive et les Hautes Terres. Le flamboyant, lui, met le feu aux avenues de Tamatave et de Tuléar. Enfin, le bougainvillier fleurit à longueur d'année.

Environnement

Alerte !

L'autre problème majeur du pays après la pauvreté... De nos jours, la forêt recule d'une heure de marche par an. Il en reste moins de 15 % ! Feux de brousse et cultures sur brûlis continuent de réduire en fumée autour de 150 000 ha de forêt chaque année. Au final, on peut parler de véritable catastrophe écologique, dont les effets se font désormais durement ressentir : disparition d'espèces, ensablement des fleuves et des ports, modification climatique, épuisement des sols...

Sensibilisation et perspectives

La pauvreté, la démographie galopante et l'exploitation incontrôlée aggravent la tendance et accélèrent le processus fatal. Et pour un pays non industrialisé comme Madagascar, la désertification réduit l'espoir d'un développement agricole. Les autorités ont créé une cinquantaine de parcs et réserves nationaux pour tenter de limiter le trafic d’animaux (tortues, lémuriens,…), ainsi que des programmes de reboisement avec l'aide des ONG. Les paysans ont longtemps été accusés d’être responsable de la déforestation. Or, il a bien fallu les considérer comme les réels dépositaires du milieu naturel. Désormais, on cherche plutôt à les sensibiliser pour en faire un jour les gardiens et les gestionnaires de ces ressources périssables. Cet environnement tropical est incontestablement un atout pour le pays, qui en fait son principal attrait touristique.

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